- nul
- Nul, m. Nemo, et Nullus, duquel mot il vient par apocope de la syllabe Lus, combien que l'on die aussi Nully, et en aucuns lieux Nulluy, sans ce retranchement de la derniere syllabe. Mais le François, comme font l'Italien et l'Espagnol aussi, en use avec dictions negatives, sans que pourtant il soit rien affirmé; ce que les Latins ne font. Car envers eux l'oraison en seroit affirmative. Nicole Gilles és annales de France: Dieu le pere n'est de nul, ce que l'Italien et l'Espagnol diront pareillement, Iddio padre non e de nessuno, Dios Padre no es de ninguno. Mais le Latin n'y mettra autre negative que du mesme mot Nullus, Deus pater ex nullo est. Car disant: Ex nullo non est, il affirmeroit. Ainsi ce mot nul s'expliquera par ce mot Aucun. Dieu le Pere n'est d'aucun. Si comme il est prins aussi, n'ayant aucune negative precedente. Comme en la chanson, Est il nul mal si rigoureux au monde, c'est à dire, Est-il aucun mal, Est ne vlla aegritudo adeo acerba?Nul des deux n'a envie sur l'autre, Neuter vtri inuidet.Il n'aida nul des deux à l'encontre de l'autre, Neutrum eorum contra alterum iuuit.Nul de nous ne l'a senti, Non sensit quisquam nostrum.Nul n'eust peu avec plus grande eloquence, Nemo potuisset eloquentia maiore.Soit cela nul, et comme chose non faicte, ne advenuë, Id nec ius, nec ratum esto. B.Le jugement est nul, Non fuit iudicium iudicij simile, non fuit in quo non modus est habitus, non mos consuetudoque seruata. Budaeus.Jugemens nuls, Decreta vel iudicia friuola.De nulle valeur, Minimi pretij, Nihili.Nulle part, Nusquam, Necubi.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.